UBS résiste au repli des marchés et aux tensions mondiales

AWP

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Le bénéfice net attribuable aux actionnaires fléchit de 24% à 1,73 milliard de dollars sur un an. Toutefois, les résultats sont à tous les niveaux supérieurs aux prévisions des analystes. L’action bondit de 7,7%.

UBS a vu ses résultats ployer au troisième trimestre sous l’effet d’une baisse généralisée des marchés et des tensions mondiales, mais le numéro un bancaire helvétique a surpris les marchés avec une performance meilleure qu’attendu. La fin d’année s’annonce cependant tendue, a prévenu la direction.

«L’environnement macroéconomique et géopolitique est devenu encore plus complexe», a averti le directeur général Ralph Hamers. Le patron néerlandais, qui a rejoint la banque zurichoise il y a près d’un an, a fait part mardi des inquiétudes des clients de la banque, préoccupés par l’accélération de l’inflation, la crise énergétique, la guerre en Ukraine et les conséquences de la pandémie.

Ces craintes ont un effet sur les niveaux d’actifs de la banque. Cette situation devrait persister au moins jusqu’à la fin de l’année et les investisseurs rester en position d’attente, a poursuivi M. Hamers lors d’une conférence aux analystes. Malgré ces difficultés, le dirigeant a estimé que le groupe avait «réalisé une bonne performance» au troisième trimestre.

La banque aux trois clés a en effet dévoilé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 1,73 milliard de dollars, en repli de 24% sur un an. Le résultat avant impôts a quant à lui reculé de 19% à 2,32 milliards.

Le produit d’exploitation a pour sa part baissé de 10% à 8,24 milliards de dollars, alors que les charges se sont contractées de 6% à 5,92 milliards. Le rapport entre les coûts et les recettes, un indicateur très suivi par les marchés, s’est du coup établi à 71,8%, péjoré de 3,1 points de pourcentage, mais toujours dans la fourchette visée des 70% à 73%.

Les résultats présentés par UBS sont à tous les niveaux supérieurs aux prévisions des analystes consultés par l’agence AWP.

Dans la gestion de fortune globale (GWM), coeur de métier du groupe, le profit avant impôts s’est contracté de 4% sur un an à 1,45 milliard de dollars. Dans cette division, les afflux nets générant des commissions ont atteint 17,1 milliards, après seulement 400 millions au second partiel.

Programme de rachat d’actions étoffé

L’unité gestion d’actifs a vu son résultat net avant impôts chuter de 34% à 140 millions de dollars. L’activité a par contre bénéficié d’afflux nets de liquidités de 17,9 milliards, un fort rebond après la performance négative de 11,7 milliards entre avril et fin juin.

Quant à la banque d’affaires, elle a vu son bénéfice avant prélèvements raboté de près de moitié (-47%) à 447 millions de dollars.

D’autres géants bancaires n’ont également pas échappé à la tendance morose. Aux Etats-Unis, le bénéfice de JPMorgan a ainsi reculé entre juillet et fin septembre de 17% et celui de Citigroup de 25%. Au Royaume-Uni, HSBC a vu son bénéfice chuter de 46%.

En guise de perspective, le patron d’UBS a indiqué être «confiant de pouvoir apporter à ses actionnaires des rendements attrayants et durables», sans plus de précision. Le dirigeant néerlandais s’attend à ce que les incertitudes continuent à peser sur le moral des clients au quatrième trimestre.

M. Hamers a cependant averti se «préparer à des temps plus difficiles» et vouloir «intensifier la discipline au niveau des coûts». UBS prévoit ainsi de réaliser environ 1 milliard de dollars d’économies par an à partir de 2023. Les objectifs, notamment au niveau du rendements des fonds propres durs (entre 15% et 18%), ont également été confirmés.

La banque a par ailleurs relevé son programme de rachat d’actions, dont l’objectif pour cette année passe de 5 milliards à 5,5 milliards de dollars.

A la Bourse, les investisseurs ont bien accueilli les données et l’action UBS a terminé en hausse de 7,7% à 16,31 francs, dans un SMI en progression de 1,68%.

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