UBS fait nettement mieux que prévu au deuxième trimestre

AWP

2 minutes de lecture

Le résultat net s’est inscrit à 1,39 milliard de dollars, en hausse de 1% alors que les analystes tablaient sur un recul. Les investisseurs apprécient.

UBS a bouclé son deuxième partiel sur des résultats globalement en hausse, déjouant les prédictions de la communauté financière. Toutefois, sous une avalanche de chiffres positifs, la gestion de fortune, fer de lance du numéro un bancaire helvétique, a souffert de la situation sur le front des taux.

«Nous sommes parvenus à encore nous améliorer par rapport au robuste deuxième trimestre 2018 et atteindre le bénéfice net le plus élevé pour un deuxième trimestre depuis 2010», s’est félicité mardi dans un communiqué le directeur général Sergio Ermotti. Et ce «malgré des conditions de marché plus difficiles que l’année dernière», a-t-il ajouté.

Le résultat net s’est inscrit à 1,39 milliard de dollars (presque autant en francs), en hausse de 1% par rapport à la même période un an plus tôt, alors que le marché s’attendait à un net recul.

Le bénéfice avant impôts est ressorti à 1,76 milliard, soit 3% de mieux en rythme annuel (-2% à 1,79 milliard sur une base ajustée). Le produit d’exploitation s’est légèrement contracté (-1,5%) à 7,53 milliards.

Reflux nets de capitaux

Presque toutes les unités ont progressé pendant la période sous revue. Mais son fer de lance, la division Global Wealth Management (GWM), a bouclé le deuxième trimestre sur un bénéfice avant impôts de 874 millions de dollars, contre plus d’un milliard un an plus tôt.

Après avoir enregistré des afflux de plus de 22 milliards au premier trimestre, UBS a vu la collecte tarir entre avril et juin au point d’enregistrer un solde net négatif (-2 milliards). La marge nette de l’unité de gestion de fortune s’est contractée d’un point de base (pb) par rapport au premier partiel, à 14 pb.

La copie rendue par la banque aux trois clés dépasse les projections les plus optimistes des analystes sondés par AWP. Seule GWM est restée nettement en deçà des 945 millions attendus.

Au bilan, le ratio de fonds propres durs (CET1, pleinement appliqué) s’est raffermi à 13,3%, contre 13,0% à la fin du premier trimestre. Le ratio de levier (endettement non pondéré au risque) est resté pratiquement inchangé à 3,83% (+3 pb). Les deux indicateurs sont en ligne avec les objectifs du groupe.

Défense des marges

Pour la suite de l’exercice, UBS maintient ses ambitions inchangées «dans l’ensemble» et confirme notamment son objectif d’économies supplémentaire de 300 millions de dollars, dont la banque devrait récolter les fruits surtout au deuxième semestre.

En téléconférence, la direction s’est dite bien positionné malgré un contexte toujours difficile. «Les tendances à long terme pour nos activités de gestion de fortune demeurent bonnes», selon Sergio Ermotti.

Face à la perspective d’un assouplissement monétaires aux Etats-Unis et de mesures accommodantes de la part de la Banque centrale européenne (BCE) ou de son homologue helvétique (BNS), le patron d’UBS assure «envisager toutes les mesures afin de défendre nos marges».

Le Tessinois a affirmé ne vouloir exclure aucune option, même la répercussion chez les clients particuliers des taux négatifs. «Il n’est pas acceptable que seuls les actionnaires doivent payer pour la politique des banques centrales», a-t-il martelé.

Retour aux actionnaires

Dans la foulée, il a confirmé la politique de retour de capital aux actionnaires, que ce soit sous forme de dividende ou dans le cadre de rachat de titres.

Sur les 2,5 milliards de dollars générés au premier semestre, 1,4 milliard ont été provisionnés pour le prochain dividende - qui devrait conformément aux objectifs s’enrober d’environ 5% par rapport à celui précédemment versé - et quelque 300 millions ont en outre été alloués au rachat d’actions.

Sur l’ensemble de 2019, UBS entend racheter jusqu’à 1 milliard de dollars de ses propres titres. Après la période de «blackout» en lien avec la publication du dernier partiel, les rachats devraient reprendre «dans les prochains jours», a affirmé Sergio Ermotti. Les 800 millions restants ont été alloués au renforcement des fonds propres ou aux provisions pour impôts.

Dans leurs commentaires, les analystes ont salué une performance dans l’ensemble supérieure aux attentes, mais relèvent que GWM a une nouvelle fois déçu les expectatives. «Puissant dans l’intitulé, plus faible dans les détail», résume Deutsche Bank.

Morgan Stanley et Goldman Sachs soulignent les bons résultats de l’unité helvétique, la gestion d’actifs et la banque d’affaires, qui ont occulté la contre-performance de GWM.

A la Bourse, l’action UBS a fini sur un gain de 2,62% à 12,12 francs, dans un SMI en hausse de 0,43%.

A lire aussi...