Premier semestre en demi-teinte pour la BCV

AWP

2 minutes de lecture

La banque dirigée par Pascal Kiener dépasse les attentes en matière de dépenses, mais déçoit sur les recettes et le résultat opérationnel.

©Keystone

L'évolution des activités de la Banque cantonale vaudoise (BCV) s'est révélée en demi-teinte au premier semestre. L'établissement a vu son résultat d'intérêt se replier et a enregistré une modeste hausse dans les affaires de gestion, avec de bonnes entrées nettes d'argent. La vente d'un bien immobilier a permis d'améliorer nettement le bénéfice net.

Les recettes de l'établissement ont cédé 1% sur un an pour s'inscrire à 492,9 millions de francs, indique la BCV jeudi. Dans le détail, le résultat net des opérations d'intérêts s'est inscrit à 243,0 millions, ce qui représente un recul de 2%.

«Nos provisions pour risque de crédit continuent à être très faibles», a néanmoins précisé à AWP le directeur financier (CFO) Thomas Paulsen.

«Avec un certain recul, on peut dire que les revenus d'intérêts sont quasiment stables», explique-t-il. La marge d'intérêts n'a quasiment pas bougé, à 1,11%.

La banque des entreprises a connu une progression marquée au cours des six premiers mois de l'année, preuve de l'optimisme de l'économie et de la volonté d'investissement de ce type de clientèle, selon le CEO Pascal Kiener.

Les activités de gestion ont généré un produit de 159,4 millions, relevé de 1%. Par rapport à fin décembre, la masse sous gestion a crû de 2% à 87,9 milliards de francs, grâce à une collecte de fonds fructueuse.

Les afflux nets d'argent ont atteint 1,8 milliard, une progression due au bon développement de la clientèle privée, des PME et des clients institutionnels. Les entrées sont exclusivement domestiques (+1,98 milliard), la banque ayant subi un reflux de 174 millions de la clientèle transfrontalière. Cette évolution est conforme à la stratégie de la banque visant à se concentrer sur le marché suisse.

Le produit des opérations de négoce s'est replié de 5% à 65,2 millions de francs. L'établissement constate une baisse de l'activité qui se situe toujours "à un bon niveau". Les participations détenues par la BCV ont permis une envolée (+14%) des autres résultats ordinaires, à 25,3 millions.

Charges réduites

La banque a néanmoins allégé les dépenses en comparaison annuelle. Elles se sont fixées à 254,4 millions de francs. Le résultat opérationnel s'est étiolé de 2% à 199,8 millions. Le ratio coûts/revenus, baromètre de la rentabilité, est resté stable à 58% sur les six premiers mois de l'année.

Le bénéfice net s'est envolé de 15% à 187,6 millions. Cette performance s'explique par la cession d'un bien immobilier non nécessaire à l'activité bancaire, précise le communiqué. Pour le CFO, la performance semestrielle de la banque s'inscrit dans la continuité.

La BCV a dépassé les attentes du consensus AWP en matière de dépenses, mais a déçu celles de recettes et de résultat opérationnel. Le bénéfice net est dans la cible.

Les créances hypothécaires de la banque ont grappillé 1% sur six mois à 25,71 milliards de francs. Les dépôts clientèle ont gonflé de 2% à 31,03 milliards. La somme du bilan s'élevait à fin juin à 45,86 milliards (+1%).

Par rapport à fin décembre, le ratio de fonds propres durs s'est péjoré de 0,7 point de pourcentage, à 16,4%.

Le groupe s'attend à un résultat d'exploitation et un bénéfice net s'inscrivant dans la continuité des années précédentes, à condition que la situation économique et l'évolution des marchés ne se détériore pas, explique la BCV.

La croissance «modérée» des volumes d'affaires devrait se poursuivre, tandis que les perspectives pour les recettes sont «faibles» en raison de la persistance des taux d'intérêt bas.

Le directeur général a souligné en conférence de presse qu'il était compliqué de faire des perspectives au-delà de 18 mois.

La banque confirme l'objectif de dividende entre 34 à 38 francs par action. Au titre de 2017, les actionnaires avaient perçu un dividende de 33 francs.

 

A lire aussi...