Nouvel exercice record pour BancaStato

AWP

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Le résultat net des opérations sur intérêts, principale source de revenus du groupe, a poursuivi sa progression (+1,2% à 159,0 millions).

La Banque cantonale du Tessin (BancaStato) a une nouvelle fois connu un exercice marqué par une croissance tous azimuts. Les recettes ont progressé sur toutes les lignes de métier, et le résultat net a franchi la barre symbolique des 50 millions de francs, avec à la clé un passage de l’établissement à la catégorie supérieure.

Le résultat net des opérations sur intérêts, principale source de revenus du groupe, a poursuivi sa progression (+1,2% à 159,0 millions), de même que le produit des commissions et services (+0,8% à 49,7 millions). Dopé par la performance des marchés boursiers, celui des activités de négoce et d’exercice de la juste valorisation (fair value) a bondi de près d’un quart (+22,3%) à 18,5 millions, indique l’établissement cantonal mardi dans un communiqué.

Au total, le produit d’exploitation a quasiment atteint 233 millions de francs, en hausse de 5,1% par rapport à 2018. A la faveur d’une réduction des charges de 2,9%, le ratio coûts/revenus (hors amortissements et provisions) a pu être ramené à 55,5%, contre 57,6% un an plus tôt, avec à la clé une envolée de plus de 20% du résultat opérationnel, à 87,3 millions.

Malgré l’attribution de 31 millions aux réserves pour risques bancaires généraux - 5 millions de plus qu’en 2018 - BancaStato a dégagé un bénéfice net de 52,9 millions, soit 7,2% de mieux que lors de l’exercice précédent. Le canton se verra verser 41,9 millions, 9,1% de plus que pour 2018.

Réserves toujours insuffisantes

Même en hausse, les réserves ne sont pas encore à la hauteur des ambitions de la banque. «Notre objectif est de disposer des réserves suffisantes pour garantir l’auto-financement», a confié à AWP le directeur général (CEO) Fabrizio Cieslakiewicz en marge de la conférence de bilan. Selon lui, le montant devrait plutôt se situer entre 35 et 40 millions de francs.

Au bilan, les prêts à la clientèle ont enflé de 3,9% à 11,78 milliards de francs, dont près de 9,80 milliards (+4,5%) en crédits hypothécaires, de premier rang à 94,1%, précise la direction de BancaStato pour souligner la santé de son portefeuille.

Interrogé sur l’actuelle situation de suroffre dans le canton sur le marché immobilier, le dirigeant évoque le risque de voir le parc locatif existant délaissé au profit de constructions plus récentes. «Si le propriétaire n’a pas procédé aux amortissements adéquats, l’augmentation du taux de vacance va peser d’autant plus sur le rendement de son bien», relève M. Cieslakiewicz.

Changement de catégorie

Les fonds propres se sont étoffés de 8,0% à plus de 1,28 milliard et la somme au bilan de 3,8% à 14,86 milliards. Lorsque cet indicateur franchira le cap des 15 milliards, l’établissement cantonal passera officiellement de la catégorie 4 à la 3 selon la classification établie par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma).

A en croire le patron de BancaStato, le principal défi de ce relèvement concernera la présentation de résultats. «Le reporting à la Finma devra être effectué de manière beaucoup plus détaillée et avec une cyclicité plus élevée que ce que nous faisons aujourd’hui», explique le dirigeant, soulignant qu’en termes de solidité financière, BancaStato répond d’ores et déjà largement aux critères établis par le régulateur.

Les avoirs sous gestion (AuM) ont bondi de près de 9,8% à 17,22 milliards de francs, dont plus du quart (27,9%) sont administrés par Axion, la filiale du groupe spécialisée dans la gestion de fortune. L’afflux net de capitaux a poursuivi la remontée amorcée en 2017, et a de nouveau franchi la barre du milliard, dont 480 millions captés par Axion.

Marché italien difficile

«En ce qui concerne l’argent frais de BancaStato (maison-mère, ndlr), l’afflux est attribuable essentiellement aux liquidités de la clientèle suisse, alors que pour Axion, il s’agit principalement de titres en dépôt de clients soit suisses, soit italiens», explique M. Cieslakiewicz.

Interrogé sur la marche des affaires avec la clientèle transalpine, le Tessinois déplore l’impasse réglementaire qui remet sérieusement en question l’importance de ce marché historique dans la stratégie d’une banque suisse opérant dans la péninsule.

«La législation italienne devient tellement difficile dans le domaine de la banque privée que nous envisageons de nous recentrer sur la clientèle suisse et certains marchés de niche», conclut-il.

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