Nette hausse du bénéfice de la Banque cantonale neuchâteloise

AWP

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Cette performance a incité la banque a augmenter la rétribution à l’Etat de 2 millions de francs. Le canton de Neuchâtel touchera ainsi 27 millions au titre de 2018.

La Banque cantonale neuchâteloise (BCN) a continué à progresser dans son coeur de métier, les crédits hypothécaires, en 2018. Malgré une stagnation des recettes et un recul de la rentabilité, l’établissement a dégagé un bénéfice en hausse marquée. Le canton de Neuchâtel en profitera encore davantage.

Le bénéfice net s’est élevé à 39,5 millions de francs, amélioré de 5,2% en rythme annuel, a indiqué mercredi la BCN. Les réserves pour risques bancaires généraux sont moins importantes qu’en 2017, ce qui explique notamment cette évolution positive.

Le résultat opérationnel a par contre reculé de 3,3% à 58,9 millions. En conférence de presse, le directeur général Pierre-Alain Leuenberger a relativisé la baisse, parlant du deuxième meilleur résultat de l’histoire de la banque.

Cette performance a incité la BCN à augmenter la rétribution à l’Etat de 2 millions de francs. Le canton de Neuchâtel touchera ainsi 27 millions au titre de 2018.

L’embellie conjoncturelle générale, notamment dans l’industrie horlogère et la machine-outil, a soutenu l’activité liée aux services délivrés aux entreprises, affirme l’établissement dans son communiqué.

La BCN a augmenté son volume de crédits hypothécaires, ceux-ci atteignant 7,80 milliards (+2,5%) à fin 2018. «Malgré une dynamique ralentie sur le marché immobilier, nous avons atteint nos objectifs», a assuré le directeur général.

Les créances destinées à la clientèle entreprise et les collectivités publiques ont pris 3,3% à 1,10 milliards.

Cette évolution favorable ne s’est pas répercutée sur les recettes. Le résultat net des opérations d’intérêts a reculé de 2% à 95,8 millions en raison de corrections de valeur pour défaillance client plus élevés qu’en 2017.

Bon développement pour la gestion

L’activité de gestion a généré un revenu de 26,1 millions, en hausse de 6%. «Nous avons récolté les fruits du développement de cette activité, aussi bien pour la gestion des fonds de placement, lancée à fin 2017, que pour la gestion de fortune», a expliqué M. Leuenberger.

Dans cette ligne de métier, la BCN a enregistré des entrées nettes d’argent de 130 millions de francs au cours de l’exercice écoulé.

La chute des marchés boursiers, plus particulièrement en décembre, ont pesé sur les participations détenues par la BCN et entraîné une contraction des autres résultats ordinaires.

Le produit d’exploitation a ainsi reculé de 0,8% à 135,7 millions de francs, pour des charges de 66,6 millions, en hausse de 1,2%. L’effectif est passé à 311 collaborateurs, contre 319 douze mois auparavant. Le ratio coûts/revenus a été péjoré d’un point de pourcentage à 49,1%.

La somme au bilan a grappillé 1,4% à 10,85 milliards.

Pour l’exercice en cours, la BCN s’attend à une pression continue sur la marge d’intérêt en raison de la politique de taux négatifs de la Banque nationale suisse (BNS). Le résultats seront «en ligne» avec ceux de l’année 2018.

«Pour 2019, les perspectives sont moins bonnes. Il y a un manque d’entrain sur le marché immobilier», a reconnu Pierre-Alain Leuenberger. Le directeur général a rappelé que le canton de Neuchâtel subissait un recul démographique, contexte peu favorable au développement des affaires.

Manuela Surdez s’est présentée une dernière fois devant la presse en qualité de présidente de la banque. Elle s’est félicitée de la «professionnalisation» du conseil d’administration au cours des dernières années, les membres étant désormais choisis pour leurs compétences et non sur d’autres critères, politiques notamment.

Jean Studer, ancien conseiller aux Etats et ex-conseiller d’Etat, va reprendre la présidence de la BCN en juillet. Il assume depuis 2012 la présidence du conseil de la BNS où il siège depuis 2007.

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