Morgan Stanley a annoncé mardi un bond de près de 20% de son bénéfice net trimestriel, principalement grâce à une bonne tenue de ses activités de courtage en dépit de la prudence des marchés financiers du fait des incertitudes économiques et géopolitiques.

La banque d'affaires, dont le siège est près de Times Square au coeur de Manhattan, confirme le bon bulletin de santé de la première économie au monde dressé depuis la semaine dernière par les autres grandes banques américaines, telles que JPMorgan Chase et Citigroup, qui ont fait d'une hausse de leurs portefeuilles de prêts et de dépôts respectifs.

Le résultat net de Morgan Stanley est ressorti à 2,01 milliards de dollars au troisième trimestre, en hausse de 19,6% sur un an, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 1,17 dollar contre 1,02 dollar attendu.

Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 7,3% à 9,87 milliards de dollars, nettement au-dessus des 9,55 milliards anticipés en moyenne par les analystes financiers.

La grosse surprise vient des activités de courtage, dont les recettes ont augmenté de 7% à 3,1 milliards de dollars, notamment grâce à une stabilisation du chiffre d'affaires (1,2 milliard de dollars) du trading des obligations, taux, devises et matières premières (FICC), vache à lait des grandes banques avant la crise de 2008.

Les revenus du trading des actions et autres titres financiers ont pour leur part augmenté de 5,3% à 2 milliards de dollars.

La prudence d'un grand nombre d'investisseurs et la relative accalmie sur les marchés pendant l'été du fait des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine avaient convaincu la plupart des analystes que les revenus générés par le courtage allaient soit stagner soit diminuer.

L'ouverture de la firme aux petits épargnants américains continue également de payer puisque la division de gestion de fortune et d'actifs a enregistré une hausse de 4,2% à 4,3 milliards de dollars de ses revenus, alors que les commissions des banquiers conseillant les entreprises dans les opérations de fusions-acquisitions ont diminué de 8,1% à 510 millions.

Après avoir failli déposer le bilan au moment de la crise financière, Morgan Stanley a changé de stratégie afin de limiter son exposition aux fluctuations des marchés.

Elle est devenue un courtier travaillant non seulement pour les entreprises mais aussi pour les petits épargnants.

A Wall Street, le titre gagnait 2,30% vers 11H50 GMT dans les échanges électroniques de pré-séance.