Le scandale autour de l’ex-directeur général de Raiffeisen Suisse Pierin Vincenz a aussi eu un impact négatif sur la notation de l’établissement. L’agence de notation Moody’s a en effet a abaissé sa note de crédit à long terme à Aa3 contre Aa2 auparavant. La perspective reste «négative».

La raison de cette réévaluation est le rapport final de la Finma sur la procédure d’examen approfondi («enforcement») contre Raiffeisen Suisse, dans lequel l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers relève de graves lacunes dans les thèmes de gouvernance d’entreprise et dans la gestion des conflits d’intérêts, indique mardi l’agence de notation.

L’agence de notation ne craint pas que le groupe bancaire suisse puisse être impacté par des amendes mais anticipe des conséquences négatives à moyen et long terme.

La banque a pris trop de risques et la perspective négative est justifiée par un manque général de gestion des risques, selon le communiqué.

Pour rappel, le gendarme financier a annoncé jeudi dernier les résultats de la procédure d’examen approfondi lancée en octobre dernier dans le sillage de l’affaire Vincenz. Ce dernier est soupçonné de gestion déloyale lorsqu’il présidait la société de cartes de crédit Aduno.

Dans son communiqué, la Finma a dénoncé une «violation grave» des dispositions des droits de la surveillance. Lors de son engagement à la tête de Raiffeisen, M. Vincenz a multiplié les prises de positions dans des entreprises, débouchant sur des cumuls de fonction et des conflits d’intérêt.

«Raiffeisen obtient ainsi encore un très bon résultat de rating dans le paysage bancaire suisse et continue à faire partie des grands noms en Suisse en ce qui concerne le rating», réagit la banque dans un communiqué et relève que l’abaissement de la note n’est pas en lien avec sa performance opérationnelle.