Lloyds Banking Group en bonne santé malgré les incertitudes du Brexit

AWP

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La banque dirigée par António Horta-Osório a dévoilé un bénéfice net en hausse de 27% à 3,869 milliards de livres l’an passé.

La banque britannique Lloyds Banking Group (LBG) a amélioré sa rentabilité en 2018 en raison de moindres provisions et d’une économie qu’elle juge «résistante» jusque-là, malgré les incertitudes du Brexit.

Le groupe, l’un des poids lourds de la banque de détail au Royaume-Uni, a dévoilé mercredi dans un communiqué un bénéfice net en hausse de 27% à 3,869 milliards de livres (4,5 milliards d’euros) l’an passé.

Les résultats ont été dopés par un fort recul des provisions constituées pour couvrir les frais découlant d’un scandale de ventes forcées d’assurances-crédit. La banque a mis de côté 750 millions de livres en 2018, soit plus de deux fois moins qu’en 2017 (1,65 milliard).

Au total, l’affaire a coûté jusqu’à présent 19,45 milliards de livres à LBG, affectée comme la plupart des autres grandes banques britanniques, mais qui paye un tribut particulièrement lourd.

Ce scandale devrait encore peser sur les comptes puisque le régulateur financier a décidé de repousser à août 2019 la date limite pour que les clients lésés se fassent connaître.

Pour le reste, la banque s’est appuyée sur une économie britannique «résistante avec un nombre record d’emplois et une nouvelle année de croissance», souligne le directeur général António Horta-Osório.

Son chiffre d’affaires a progressé de 2% à 17,8 milliards de livres tandis que le montant total des prêts accordés est resté stable à 444 milliards de livres.

Le directeur général relève toutefois que «les perspectives de court terme de l’économie britannique restent incertaines», évoquant le flou entourant les conditions du Brexit.

Un ralentissement plus marqué de la croissance serait une mauvaise nouvelle pour la banque, très dépendante de la banque de détail et donc de la santé financière des ménages et des entreprises au Royaume-Uni.

Virage numérique

Le groupe se dit bien positionné pour affronter d’éventuelles turbulences avec notamment la bonne avancée, selon lui, de son plan stratégique, dévoilé début 2018. Il consiste à investir 3 milliards de livres sur trois ans pour accélérer le passage de la banque au numérique, au prix d’une réduction de son réseau d’agences, le plus important du pays.

La banque prévoit notamment que ses coûts opérationnels passent sous les 8 milliards de livres en 2019, soit avec un an d’avance par rapport à son objectif initial. Elle en a même profité pour augmenter à 1,75 milliard de livres ses rachats d’actions pour 2018.

Le marché appréciait la publication et l’action de la banque grimpait de 2,81% à 60,01 pence vers 10H10 à la Bourse de Londres.

Le titre rebondit depuis le début de l’année après avoir souffert en 2018 des incertitudes du Brexit qui ont poussé les investisseurs à se défaire des titres exposés à l’économie britannique.

«Avant la crise financière, Lloyds avait la réputation de dégager de solides revenus et il semble que la direction actuelle entend renouer avec ce statut», souligne Russ Mould, analyste de AJ Bell.

Ce dernier met toutefois en garde contre les dégâts à prévoir en cas de Brexit sans accord qui «pourrait entraîner une hausse des emprunts non remboursés», d’autant que la banque est davantage exposée depuis le rachat fin 2016 de la société MBNA, spécialiste des cartes de crédit.

La banque avait été sauvée de la faillite par l’État britannique pendant la crise financière internationale de 2008 mais est redevenue complètement privée en mai 2017 lorsque le gouvernement a vendu ses dernières parts.

Le redressement de l’établissement, recentré sur ses activités de banque de détail et de prêt aux entreprises au Royaume-Uni, s’est fait néanmoins au prix de plusieurs plans de restructuration ces dernières années, avec des milliers de suppressions d’emplois.

Le groupe possède les marques Lloyds, Halifax, Bank of Scotland et Scottish Widows (assurances) pour un total d’environ 27 millions de clients au Royaume-Uni.

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