La BCV a progressé en 2017 et va profiter de la réforme vaudoise de l'imposition

AWP

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La BCV a connu une année 2017 mitigée en termes de recettes, qui ont stagné en comparaison annuelle. Les résultats ont tout de même progressé. Le bénéfice devrait connaître un bond dès 2019 grâce à l'entrée en vigueur de la réforme fiscale des entreprises.

La Banque cantonale vaudoise (BCV) a connu une année 2017 mitigée en termes de recettes, qui ont stagné en comparaison annuelle. Les résultats ont tout de même progressé, grâce notamment à la vente d'un bien immobilier. Le bénéfice devrait connaître un bond dès 2019 grâce à l'entrée en vigueur du volet vaudois de la réforme fiscale des entreprises. Les actionnaires devraient en profiter. La Banque cantonale vaudoise (BCV) a connu une année 2017 mitigée en termes de recettes, qui ont stagné en comparaison annuelle. Les résultats ont tout de même progressé, grâce notamment à la vente d'un bien immobilier. Le bénéfice devrait connaître un bond dès 2019 grâce à l'entrée en vigueur du volet vaudois de la réforme fiscale des entreprises. Les actionnaires devraient en profiter.
L'apport annuel de la réforme fiscale (RIE III) cantonale au bénéfice se chiffre à 30 mio CHF ou 3 CHF par action, a indiqué jeudi à AWP le directeur financier (CFO) Thomas Paulsen. Cette perspective a incité la banque à relever l'objectif de dividende, qui se situera désormais dans la fourchette 34-38 CHF par action, contre 32-37 CHF jusqu'ici. Cette hausse de la rémunération est saluée par les analystes qui suivent la BCV. La politique de distribution aux actionnaires reflète "un contexte d'imposition clarifié dans le canton de Vaud" et "la confiance sur la marche des affaires de la BCV", selon le CFO. En conférence de presse, le directeur général (CEO) Pascal Kiener a souligné l'importance de la RIE III non seulement pour la BCV, mais également pour les entreprises du crû. Quant à l'Etat, il va recevoir en dividende ce qu'il ne percevra pas sous forme d'impôts. "Nous n'allons pas thésauriser des fonds propres", a prévenu le CEO.
DANS LA CONTINUITÉ
Le Conseil d'Etat vaudois a annoncé en novembre dernier l'entrée en vigueur du volet cantonal la RIE III en 2019, malgré l'échec dans les urnes du projet fédéral. Pour l'exercice 2017, rien ne bouge toutefois. Les actionnaires devront se prononcer lors de l'assemblée du 26 avril sur un dividende inchangé de 33 CHF par titre, composé d'une rémunération ordinaire de 23 CHF et d'un montant supplémentaire de 10 CHF. En attendant le changement de paradigme fiscal, la BCV a bouclé en 2017 un nouvel exercice bénéficiaire. "Il s'agit d'un très bon résultat au vu des taux d'intérêt négatifs qui persistent et les affaires s'inscrivent dans la continuité", a souligné M. Paulsen. Les résultats sont globalement inférieurs aux attentes. Le bénéfice net a gonflé de 3% sur un an, à 320,2 mio CHF. La progression du résultat opérationnel est inférieure, soit de 1%. La vente d'un bien immobilier a contribué à cette hausse et aura également une incidence positive sur l'exercice en cours. Les recettes sont restées au point mort, à 966,6 mio CHF. La gestion affiche une progression, alors que les autres activités demeurent stables ou se replient. Principale source de revenus, les opérations d'intérêts affichent un résultat net en stagnation. Pour Thomas Paulsen, cela s'explique principalement par une base de comparaison défavorable, avec des provisions basses en 2016. En termes de volume d'affaires, les crédits hypothécaires enregistrent une modeste hausse (+1,5%) à 25,41 mrd CHF. "Nous conservons une approche prudente sur ce marché", affirme M. Paulsen. La concurrence d'acteurs non bancaires "qui montrent une certaine agressivité" a eu un impact marginal sur l'évolution des affaires.
POLITIQUE "RAISONNABLE"
Les dépôts clientèle ont augmenté plus fortement (+4%) pour se fixer à 30,51 mrd. Dans un contexte de taux négatifs, cela coûte à la banque. Interpellé à ce sujet, Pascal Kiener a défendu devant la presse l'approche "raisonnable" du marché hypothécaire adoptée par la BCV, qui a contribué selon lui à éviter une bulle immobilière dans le canton de Vaud. "Nous perdons des revenus à court terme", a-t-il néanmoins reconnu. Le CEO a affirmé que le marché immobilier vaudois se dirige vers une détente en 2018, année pendant laquelle la mise en place logements locatifs sera "très conséquente". Dans la gestion d'actifs et de fortune, la BCV a enregistré des afflux d'argent de 2,26 mrd CHF. L'assainissement du portefeuille de clients et la concentration sur le marché domestique est arrivée à son terme. Les reflux résiduels de la clientèle transfrontalière se sont élevés à 273 mio CHF. La masse sous gestion a grappillé 1% à 86,5 mrd CHF. Les charges ont été maîtrisées, selon M. Kiener. Elles sont stables à 508,4 mio CHF. La banque continue d'investir dans la technologie et a lancé plusieurs offres en 2017, comme l'ouverture des comptes en ligne ou les hypothèques en ligne. Le ratio coûts/revenus, qui permet de mesurer la rentabilité, a pu être ramené à 58%. Le ratio de fonds propres durs a reculé de 0,4 point à 17,1%.
La direction s'attend pour 2018 à des résultats annuels dans la continuité des exercices écoulés, sans fournir de prévisions chiffrées, pour autant que la situation économique et l'évolution des marchés financiers ne se détériorent pas significativement.

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