La BCN affiche des résultats semestriels en forte hausse

Communiqué, Banque Cantonale Neuchâteloise

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 Le positionnement de la banque soutient positivement les résultats, qui profitent également d’une bonne conjoncture au niveau des risques de contreparties.

La Banque Cantonale Neuchâteloise réalise son meilleur résultat opérationnel durant le premier semestre 2023. Le positionnement de la banque soutient positivement les résultats, qui profitent également d’une bonne conjoncture au niveau des risques de contreparties. L’activité boursière est quant à elle moins soutenue, principalement en raison des incertitudes qui planent sur les marchés financiers. Bien que progressant à un rythme plus faible qu’escompté, les charges d’exploitation sont en augmentation. Ces bons résultats intermédiaires permettent de projeter un résultat d’exercice en hausse, qui profite à l’ensemble de la population à travers les versements annuels effectués en faveur de l’Etat, ainsi qu’à travers les nombreux évènements que la Banque soutient.

Un premier semestre marqué par la hausse des taux

Les anticipations formulées en fin d’exercice passé se sont révélées exactes et peu d’éléments inattendus ont marqué le premier semestre. Au niveau mondial, l’activité économique a ralenti, mais cela a, pour l’instant, eu relativement peu d’impact sur notre pays et c’est particulièrement vrai pour les entreprises neuchâteloises orientées vers l’exportation. Les augmentations de prix liées à l’énergie et aux difficultés d’approvisionnement sont passées au second plan, alors que la pénurie de main-d’œuvre continue de toucher un grand nombre de secteurs d’activité. Le taux de chômage cantonal se situe en juillet à 2,5%, en recul de 0,4% sur une année.

Bien qu’attendues, les hausses successives des taux directeurs de la Banque Nationale Suisse (BNS) auront eu l’impact le plus significatif sur les activités de la banque et ses résultats. Dans le sillage de la Réserve fédérale américaine et de la Banque Centrale Européenne, la BNS a augmenté ses taux de 0,5% en mars, puis de 0,25% en juin. Même si cette dernière reste prudente pour les mois à venir, ces mesures ont permis à l’indice des prix à la consommation de baisser de 0,1% en juillet, par rapport au mois précédent. La hausse des prix est de 1,6% sur les 12 derniers mois. La force du franc protège toujours, en partie, l’économie helvétique d’un renchérissement plus marqué que dans les pays constituant les principaux partenaires commerciaux de la Suisse.

La hausse généralisée des taux a des conséquences perceptibles sur le marché immobilier. Malgré une offre limitée, les prix se sont stabilisés, voire dans certains cas ont enregistré une légère baisse. Le taux d’intérêt de référence pour la fixation des loyers est lui aussi orienté à la hausse et il impactera les locataires durant le second semestre.

Autre conséquence notable, la sortie des taux d’intérêt négatifs offre aux investisseurs de nouvelles alternatives de placement présentant un profil de risque différent de celui des actions.

Bilan

Les dépôts de la clientèle ont enregistré une forte croissance durant le premier semestre (+4,1%). En raison des difficultés rencontrées par un établissement bancaire de premier plan en Suisse, les incertitudes ont contribué à générer une volatilité élevée sur les marchés financiers. La sortie des taux négatifs a notamment profité aux placements sous forme de comptes à terme et d’obligations de caisse. Le volume de ces dernières a augmenté de 49,1%. Le total du bilan enregistre ainsi une croissance élevée (+6,3%), également soutenue par des opérations de trésorerie. A l’actif, ce sont en effet les liquidités qui ont enregistré la plus forte hausse (+45,4%). L’activité de financement a été plutôt soutenue, mais les emprunteurs ont également veillé à réduire leurs engagements, lorsqu’ils en avaient la possibilité, afin de limiter l’impact de la hausse des taux sur leurs charges financières. Les nouveaux volumes sont donc en grande partie compensés par les remboursements contractuels et extraordinaires. Ainsi, au total, les créances hypothécaires progressent de 0,3%. Les créances sur la clientèle sont en repli de 4,5%, notamment en raison des remboursements enregistrés sur les crédits Covid 19. Pour mémoire, ceux-ci se montaient encore à CHF 56 millions au 31.12.2022. Ils sont réduits à CHF 44 millions au 30.06.2023.

Compte de résultat

Le résultat opérationnel sur six mois atteint CHF 44 millions, en augmentation de 45,7% par rapport à la même période de l’année passée. Il s’agit du meilleur résultat obtenu par la banque au cours d’un semestre.

La principale contribution provient des opérations d’intérêt, qui profitent pleinement du positionnement de la banque durant cette phase de retournement des taux d’intérêt. Il y a lieu d’ajouter que le risque de défauts de crédit n’augmente pas, il a même encore tendance à diminuer, ce qui libère des provisions. Sur ce plan, la banque a modifié quelque peu ses principes comptables, qui voyaient précédemment les provisions calculées sur ses engagements de crédit être comptabilisées de la même manière, que les crédits soient utilisés ou non. Dès 2023, les crédits non utilisés sont provisionnés au passif du bilan, et plus en diminution de l’actif.

Ce changement impacte positivement le résultat net des opérations d’intérêt pour environ CHF 5 millions mais est neutre au niveau du résultat opérationnel.

Le résultat des opérations de commissions et des prestations de service affiche une légère augmentation (+1,9%). Les activités «Titres et placements» ont nettement moins contribué que durant le premier semestre 2022 (-10,6%), mais ce recul a pu être contrebalancé par les autres prestations de service (+24,3%).

Les opérations de négoce voient également leur résultat progresser de façon significative (+42,8%). Elles profitent d’une solide reprise des marchés financiers après une année 2022 négative, ainsi que d’un bon niveau d’activité dans les branches économiques exportatrices, générant des volumes élevés de transactions sur devises et métaux précieux.

Les charges d’exploitation progressent, bien qu’un peu moins qu’attendu. Les charges de personnel enregistrent une hausse de 4,5% par rapport au premier semestre 2022, alors que les autres charges d’exploitation progressent, elles, de 8,5%.

L’augmentation des provisions provient du changement dans la comptabilisation des provisions sur les engagements de crédits non utilisés (voir ci-dessus). Après une attribution de CHF 19,8 millions à la réserve pour risques bancaires généraux, le bénéfice publié pour le premier semestre 2023 se monte à CHF 24,2 millions, en augmentation de 20,6%.

Perspectives

Dans le prolongement de cet excellent premier semestre, la BCN anticipe une seconde partie d’année similaire au niveau du développement de ses affaires et de ses résultats. Elle s’attend à des hausses de taux modérées de la part de la BNS, ce qui permettra de poursuivre l’adaptation progressive à la hausse des conditions de rémunération des fonds de la clientèle. Par ailleurs, un ralentissement de la conjoncture mondiale est attendu. Il touchera aussi les acteurs économiques neuchâtelois tournés vers l’exportation, sans pour autant que le risque de contreparties n’augmente. En d’autres termes, cet excellent premier semestre devrait permettre à la banque d’afficher un très bon exercice 2023.

Ce second semestre est toutefois déjà terni par les conséquences dévastatrices des intempéries qui ont frappé la région des Montagnes neuchâteloises. La BCN met tout en œuvre sur le plan opérationnel pour apporter son appui aux collectivités touchées, ainsi qu’à sa fidèle clientèle.

Quant à la procédure pénale dirigée contre un ancien cadre de la banque, elle est toujours en cours et n’a pas connu de développement qui devrait être relevé ici. En parallèle de cette procédure et en lien avec cette affaire, la FINMA a procédé à la nomination d’un chargé d’enquête. Cette étape s’inscrit dans le prolongement des échanges ayant déjà eu lieu avec le régulateur sur ce sujet. La banque collabore activement à ce volet-là également.

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