JPMorgan Chase: l’ampleur de l’envol déçoit les attentes

AWP

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Le bénéfice net par action et ajusté des éléments exceptionnels atteint 1,98 dollar pour 2018, contre 2,21 dollars attendus par les analystes. Le titre recule.

JPMorgan Chase a annoncé mardi de gros bénéfices pour 2018, alimentés par la hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis --laquelle a permis à la première banque américaine par actifs de limiter l’effet négatif d’une forte volatilité des marchés au quatrième trimestre.

La firme a toutefois déçu les marchés financiers, qui espéraient des résultats éclatants, et cette déception entraînait un recul de 1,6% de l’action vers 15H30 GMT à Wall Street.

Le bénéfice net est ressorti à 7,06 milliards de dollars lors du dernier trimestre écoulé, en hausse de 67% sur un an, mais rapporté par action et ajusté des éléments exceptionnels, il est de 1,98 dollar contre 2,21 dollars attendus en moyenne par les analystes.

Le quatrième trimestre 2017 avait par ailleurs été amputé d’une charge de 2,4 milliards de dollars liée à la nouvelle réforme fiscale américaine.

Sur l’ensemble de l’année 2018, JPMorgan a certes enregistré un bénéfice «record» de 32,5 milliards de dollars, mais c’est toutefois moins qu’espéré car le bénéfice par action ajusté n’est que de 9 dollars, contre 9,23 dollars escomptés par les marchés.

En dépit d’une hausse de 5% des prêts et de 3% des dépôts, l’activité a également augmenté à un rythme plus lent que redouté.

Le chiffre d’affaires trimestriel s’est ainsi établi à 26,8 milliards de dollars, en hausse de 4,07%, mais en-dessous des 26,9 milliards anticipés. Sur l’année, il est de 109,03 milliards, en hausse de 8,1% mais inférieur aux 110,78 milliards sur lesquels pariaient les analystes.

Solidifier l’économie

JPMorgan Chase attribue cette contre-performance aux activités spéculatives, dont les recettes ont diminué de 11% au quatrième trimestre sous l’effet conjoint des craintes des investisseurs portant sur les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, sur les incertitudes liées au Brexit, et sur les conséquences pour la croissance américaine de la politique monétaire de la Banque centrale (Fed).

Le chiffre d’affaires du courtage des matières premières, obligations, devises (FICC), vache à lait des banques avant la crise financière, a par exemple dévissé de 18% lors du trimestre écoulé. Citigroup, la troisième banque américaine, a également vu ses recettes dans le courtage fondre au quatrième trimestre, selon ses résultats publiés la veille.

Marianne Lake, la directrice financière, a indiqué, lors d’une conférence de presse avec des journalistes, qu’il était prématuré de dire si cette mauvaise dynamique allait s’étendre en 2019.

«Il est encore trop tôt pour le dire mais le mois de janvier est pour l’instant stable», a-t-elle déclaré, expliquant que si la volatilité sur les marchés était traditionnellement positive pour les grandes banques, des mouvements en montagnes russes décourageaient les investisseurs qui optent alors pour la prudence.

Dans cette optique, le PDG Jamie Dimon a appelé la classe politique américaine à travailler ensemble, faisant ainsi une allusion indirecte à la paralysie en cours du gouvernement fédéral, qui pourrait, craignent les économistes, affecter la croissance et par ricochet les résultats à venir des banques.

«Nous appelons les dirigeants du pays à adopter un ton plus constructif, ce qui solidifierait encore un peu plus la confiance des consommateurs en l’économie», a déclaré M. Dimon. «Entreprises, gouvernement et communautés doivent travailler ensemble pour résoudre les problèmes et aider à renforcer l’économie pour le bénéfice de tous», a poursuivi le dirigeant, l’une des voix les plus influentes des milieux d’affaires américains.

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