Goldman Sachs: résultats meilleurs que prévu

AWP

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Le chiffre d’affaires de la banque, dirigée par Lloyd Blankfein, a progressé de 25,04% à 10,04 milliards de dollars contre 8,74 milliards attendus en moyenne par les analystes.

Malmenée par les marchés depuis près de deux ans, la banque d’affaires Goldman Sachs a retrouvé quelques couleurs au cours du premier trimestre, marqué par un rebond du courtage dans le sillage du retour de la volatilité sur les places financières.

La banque a dégagé un bénéfice net trimestriel de 2,74 milliards de dollars, en hausse de 26,6%, pour un chiffre d’affaires de 10,04 milliards de dollars, en progression de 25,04%.

La rentabilité s’est nettement améliorée puisque le taux de retour sur fonds propres (ROE), qui mesure les profits que peut générer une société chaque année pour un dollar de capital investi par les actionnaires, est ressorti à 15,4%, son meilleur niveau depuis cinq ans.

Qualifiant cette performance de «solide», le PDG Lloyd Blankfein, qui a écarté récemment toute idée de départ prochain, a affirmé que la firme était «bien placée» pour engranger les fruits de l’amélioration continue de la croissance mondiale et des changements de politique monétaire par les banques centrales à travers le globe.

A Wall Street, le titre perdait 0,79% vers 14H20 GMT après avoir évolué dans le vert en début de séance.

Goldman Sachs est connue pour les paris de ses traders sur l’évolution des taux, des cours des matières premières et des devises et pour confectionner des produits financiers complexes.

Pour être payante, cette prise de risques a besoin de la volatilité sur les marchés, ce qui n’a pas été le cas lors des deux dernières années marquées également par le durcissement de la règlementation, la montée en puissance des plateformes de changes électroniques et le succès des stratégies d’investissements dites passives.

Mais les craintes d’une guerre commerciale, notamment entre les Etats-Unis et la Chine, et les peurs sur une règlementation du secteur technologique après l’utilisation abusive des données de millions d’utilisateurs de Facebook ont changé la donne en février et mars. Le dollar a chuté, les taux d’intérêt ont augmenté, tandis que les actions ont évolué en montagnes russes. L’indice Vix mesurant le niveau de la volatilité à la Bourse de New York a terminé le trimestre à 19, un haut niveau jamais atteint en 2017.

«Meilleur trimestre en trois ans»

Par conséquent, les revenus du courtage ont fortement progressé de 31% à 4,39 milliards de dollars par rapport au premier trimestre 2017, contre 4 milliards anticipés.

Dans le détail, le courtage des obligations, des devises et des matières premières (FICC) a vu ses revenus progresser de 23% à 2,07 milliards de dollars contre 2,1 milliards escomptés. Goldman Sachs a tenu à souligner que les conditions de marché pour le FICC, locomotive des profits par le passé, s’étaient considérablement «améliorées» et que l’activité des clients était «élevée».

Les revenus du trading des actions et autres titres financiers ont pour leur part flambé de 38% à 2,31 milliards de dollars, contre 1,9 milliard attendu.

«C’est le meilleur trimestre en trois ans» pour le courtage, a souligné l’établissement, qui traverse actuellement une passe difficile et essaie de se faire une place dans les activités traditionnelles que sont les dépôts et les prêts aux ménages et aux PME.

Elle a racheté récemment Clarity Money, une application aidant les consommateurs à mieux gérer leur argent, qu’elle propose aux clients de sa plateforme en ligne de prêts aux particuliers Marcus, lancée en 2016.

Lors des trois derniers mois, la division «Investissements et prêts», qui inclut Marcus, a vu ses revenus progresser de 43% à 2,09 milliards de dollars. Elle englobe notamment différents crédits accordés par Goldman Sachs et ses participations dans des startups.

Lors du trimestre sous revue, l’institution a vendu sa participation dans TransUnion et Kensho, une société spécialisée dans l’intelligence artificielle dont elle était actionnaire, a été vendue à S&P Global. Enfin, la valorisation de Spotify AB, le service de streaming de musique dont Goldman Sachs a été un des premiers investisseurs, a vu sa valorisation croître juste avant son entrée en Bourse le 3 avril.

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