Goldman Sachs: le CEO réagit aux accusations contre des ex-salariés

AWP

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«C'est très alarmant de voir que deux anciens salariés ont de façon flagrante contourné nos règles et violé la loi», a déclaré David Solomon face aux inculpations liées à l’affaire 1MDB.

David Solomon, le nouveau CEO de Goldman Sachs, a jugé mercredi «alarmantes» les accusations de corruption et de blanchiment d’argent portées contre deux ex-salariés de la banque dans le vaste scandale de corruption impliquant l’ex-Premier ministre malaisien Najib Razak.

Le ministère américain de la Justice a procédé la semaine dernière à de premières inculpations pénales, dont celles de deux anciens banquiers de Goldman Sachs, pour s’être entendus alors qu’ils travaillaient encore pour la firme avec le financier malaisien Low Taek Jho afin de blanchir des «milliards de dollars» présumés détournés du fonds d’investissement public malaisien 1Malaysia Development Berhad (1MDB).

«C’est clairement très alarmant de voir que deux anciens salariés de Goldman Sachs ont de façon flagrante contourné nos règles et de façon éhontée violé la loi», a déclaré M. Solomon, dont c’est le premier dossier sensible un mois seulement après être arrivé aux commandes, lors d’un entretien à Bloomberg TV.

Les autorités américaines reprochent à Tim Leissner, 48 ans, ancien patron de Goldman Sachs en Asie du Sud-Est, et à son ancien collègue malaisien Ng Chong Hwa, 51 ans, d’avoir violé les lois anti-corruption américaines (FCPA) en versant ou en promettant des pots-de-vin à des officiels malaisiens et d’Abou Dhabi pour qu’ils retiennent Goldman Sachs comme banque conseil dans des transactions «lucratives».

Andrea Vella, de nationalité italienne et co-président de la division de banque d’investissement de Goldman Sachs en Asie, a été mis à pied en octobre par la firme.

«La culture des affaires (chez Goldman Sachs), et plus particulièrement en Asie du Sud-Est, était très focalisée sur l’obtention de contrats et, à certains moments, cet objectif passait devant les exigences règlementaires», avait dénoncé le ministère américain.

Promouvoir les minorités

Dans un document adressé vendredi soir au gendarme de la Bourse (SEC), Goldman Sachs a indiqué faire l’objet d’une enquête pénale du ministère de la Justice, ce qui pourrait déboucher sur «l’imposition d’amendes et de pénalités importantes et d’autres sanctions contre la firme».

Cette affaire tombe au mauvais moment pour M. Solomon, qui veut bousculer et changer le visage de Goldman Sachs en accordant une place importante aux minorités.

Il a élevé mercredi 69 nouveaux dirigeants au statut d’associé (partner), dont 26% sont des femmes, 20% des Asiatiques et 6% des Noirs.

Ce statut, un des accessits les plus courtisés de Wall Street, donne droit à de hautes responsabilités et à des privilèges considérables, dont une rémunération de base de près d’un million de dollars et un bureau avec fenêtre.

Environ 1,33% (488) des 36.600 employés que compte Goldman Sachs arbore le titre d’associés accordé tous les deux ans par la firme, seul établissement de Wall Street à avoir conservé cette promotion singulière. En 2016, 84 salariés avaient été promus.

La nouvelle promotion est dominée par les traders (28) bien que le rapport de forces ait changé au sein de l’établissement au profit des banquiers d’affaires, qui ne constituent que 21% des nouveaux associés.

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