Deutsche Bank: retour en zone bénéficiaire

AWP

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Le bénéfice net de 267 millions d’euros, le premier depuis quatre ans, est cependant inférieur aux attentes des analystes.

Le géant bancaire allemand Deutsche Bank a annoncé vendredi avoir renoué avec un bénéfice net en 2018, le premier depuis quatre ans, grâce à une discipline sur les charges même si ses recettes ont continué à s’affaisser.

Le groupe de Francfort a dégagé un bénéfice net, hors intérêts minoritaires, de 267 millions d’euros (304,2 millions de francs), après 751 millions de perte en 2017, selon un communiqué.

Ce résultat est inférieur aux attentes des analystes interrogés par Factset, qui misaient sur un gain net de 505 millions d’euros.

Comme en 2017, le chiffre d’affaires s’est replié sur un an, cette fois de 4%, à 25,3 milliards d’euros, toutes les divisions accusant un recul. Les charges ont de leur côté reculé de 5% à 23,5 milliards d’euros, après le départ de près de 6.000 salariés l’an dernier, pour porter les effectifs à 91.700 personnes.

Le résultat avant impôt ressort ainsi à 1,33 milliard euros, supérieur de 8% à l’an dernier.

«Le retour aux bénéfices montre que Deutsche Bank est sur le bon chemin», 2019 devant confirmer la tendance en parvenant à réduire les charges et à investir dans la croissance, a commenté Christian Sewing, le patron de Deutsche Bank, cité dans le communiqué.

Deutsche Bank a toutefois chuté lourdement au dernier trimestre de l’année, avec une perte nette de 425 millions d’euros, du fait d’un «environnement de marché difficile» et de «mauvaises nouvelles», explique l’établissement.

Des perquisitions menées fin novembre au siège de la banque dans une affaire liée au «Panama Papers» a eu de quoi effrayer les clients après des années ayant vu Deutsche Bank se démêler dans de multiples affaires judiciaires avec des milliards d’amendes à payer.

La banque se trouve par ailleurs au coeur de spéculations autour d’une possible fusion avec sa rivale allemande Commerzbank, selon un plan qui aurait la faveur de Berlin pour créer un champion bancaire capable de mieux s’imposer à l’international.

Dans un environnement de taux au plus bas, de baisse de la croissance et de marchés financiers déprimés, Deutsche Bank a vu l’an dernier ses recettes reculer en particulier dans la banque d’investissement, avec une chute de 8% à 13,0 milliards d’euros, marquant une nouvelle érosion de l’ancien navire amiral du groupe devenu nid à problèmes depuis des années.

Dans la gestion d’actifs, les recettes ont fondu de près de 14% tandis qu’elles sont restées étales dans la banque de détail, sur fond d’intégration de la filiale Postbank.

La banque s’est fixée comme objectifs pour l’année en cours de ramener les charges à 21,8 milliards d’euros en 2019, 200 millions de moins que prévu plus tôt, et le ratio de résultat net rapporté aux fonds propres doit grimper à 4%, contre 0,5% l’an passé.

Reste à convaincre les investisseurs de ces visées, alors que titre connait un parcours calamiteux en Bourse. Malgré un rebond de 11% depuis début 2018 à 7,75 euros, le cours navigue encore proche de son plus bas historique.

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