Credit Suisse décoiffe les attentes au deuxième trimestre

AWP

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Le bénéfice net attribuable aux actionnaires a bondi de près de moitié en rythme annuel (+45%), pour s’inscrire à 937 millions de francs. L'action grimpe.

Credit Suisse a bouclé le deuxième partiel sur des résultats en nette hausse et supérieurs aux prévisions du marché à tous les niveaux. Pour atteindre ses objectifs annuels, le numéro deux bancaire helvétique devra afficher des performances au moins du même acabit en deuxième moitié d’année.

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires a bondi de près de moitié en rythme annuel (+45%) à 937 millions de francs. Le résultat avant impôts, porté par l’ensemble des unités d’affaires du groupe, a bondi de près d’un quart (+24%) dépassant les 1,30 milliard de francs.

Le rendement des fonds propres tangibles (RoTE) a poursuivi sa progression pour s’inscrire à 10%, en hausse de 3 points de pourcentage (pp) par rapport au premier semestre 2018, a précisé la banque aux deux voiles mercredi.

Dans la gestion de fortune (IWM), les afflux nets de capitaux sont restés quasiment stables par rapport au trimestre précédent à 9,5 milliards de francs, portant les actifs gérés quasiment à 800 milliards. Pour l’ensemble du groupe, la masse sous gestion à fin juin s’élevait à 1500 milliards.

IBCM à nouveau rentable

La banque d’investissement (IBCM), qui avait bouclé le premier trimestre dans le rouge vif (-93 millions), a redressé la barre et a renoué avec la rentabilité opérationnelle avec un bénéfice avant impôts de 6 millions de francs, loin encore toutefois des 110 millions dégagés au 2e trimestre 2018.

Les activités de négoce (Global Markets) ont vu leur bénéfice opérationnel s’envoler de 141% à 357 millions de francs, et ce malgré «le durcissement des conditions de marché».

«Nous avons continué d’afficher une très bonne performance d’exploitation grâce à la mise en oeuvre rigoureuse de notre stratégie, avec un accroissement des bénéfices en glissement à la fois annuel et semestriel», s’est félicité dans le communiqué le patron Tidjane Thiam.

Le produit d’exploitation a progressé de 3,6% à 5,58 milliards de francs, alors que les charges ont diminué de 5% à 4,3 milliards.

La copie rendue par le numéro deux bancaire helvétique surpasse les projections des analystes sondés par AWP à tous le niveaux. Le bénéfice net et le produit d’exploitation dépassent même confortablement les pronostics les plus optimistes.

Pour la période en cours, Credit Suisse dit s’attendre à un «ralentissement saisonnier habituel concernant les revenus dû à une période de vacances dans plusieurs parties du monde».

Pas d’objectifs de revenus

Interrogé en conférence de presse sur ses attentes au deuxième semestre en termes de revenus, M. Thiam a indiqué ne pas pouvoir formuler de pronostic à ce sujet.

Alors qu’il était attendu à 8%, le RoTE - à l’aune duquel la banque mesure sa rentabilité opérationnelle - a pour la première fois depuis la restructuration entamée fin 2015 atteint le bas de la fourchette visée de 10-11%.

Or, comme cet indicateur était ressorti à 8% après les trois premiers mois de 2019 alors que les revenus avaient été stables, Credit suisse est condamné à gonfler ses recettes en deuxième moitié d’année pour atteindre son objectif.

Ce qui risque d’être compliqué au vu de perspectives tout autres qu’optimistes pour la suite de l’exercice. La banque anticipe une croissance mondiale inférieure aux prévisions actuelles et un moral des investisseurs toujours plombé par les inquiétudes géopolitiques.

Dans son commentaire, UBS indique que pour atteindre ses objectifs son rival devra dégager lors des deux prochains partiels un bénéfice net d’environ 1,16 milliard de francs.

Capitalisation «toujours robuste»

Face aux analystes, le patron de Credit Suisse a insisté sur la «capitalisation toujours robuste», tant au niveau du ratio d’endettement non pondéré au risque (ratio de levier) que de celui des fonds propres durs (CET1, Bâle III). Alors que le premier est resté sur ses marques à 4,1%, le second s’est légèrement contracté (-10 points de base) à 12,5%.

Dans le cadre du programme de rachat d’actions en cours, 570 millions de francs ont été rachetés, sur les 1-1,5 milliard visé pour 2019. Si l’on ajoute à cela le versement de 695 millions au titre du dividende pour l’exercice 2018, le retour de capital aux investisseurs avoisine 1,3 milliard.

Ces derniers ne se sont pas fait prier et ont gonflé les deux voiles de la banque. A la clôture de la Bourse suisse, la nominative Credit Suisse a progressé de 2,4% à 12,03 francs, après avoir tutoyé les 12,40 francs dans la matinée, caracolant en tête d’un SMI en progression de 0,29%.

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