Barclays: Jes Staley amendé pour une traque au lanceur d’alerte

AWP

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Il est reproché au CEO d’avoir tenté de retrouver l’identité de l’auteur d’une lettre faisant part d’inquiétudes «de nature personnelle» concernant un cadre.

Les autorités britanniques vont infliger une pénalité financière au directeur général de Barclays, Jes Staley, pour avoir tenté d’identifier un lanceur d’alerte, sans demander son départ toutefois, a annoncé la banque vendredi.

M. Staley et la banque ont fait l’objet d’une enquête du gendarme financier du Royaume-Uni (Financial Conduct Authority, FCA) et du régulateur bancaire (Prudential Regulation Authority, PRA), annoncée il y a exactement un an. Il est reproché à Jes Staley d’avoir tenté de retrouver l’identité de l’auteur d’une lettre envoyée en juin 2016 faisant part d’inquiétudes «de nature personnelle» concernant un cadre de Barclays qui venait d’être recruté.

Dans un communiqué publié vendredi, Barclays a expliqué que la FCA et la PRA lui avaient fait savoir qu’elles allaient «prendre des mesures» dans cette affaire.

«La FCA et la PRA considèrent que les actions de M. Staley ont constitué une entrave au code de conduite individuel, qui exige d’agir avec habileté, tact et rapidité, et ont chacune proposé qu’il paie une pénalité financière», a rapporté Barclays.

«La FCA et la PRA ne considèrent pas qu’il a manqué à son devoir d’intégrité ou qu’il ne dispose pas des qualités pour pouvoir rester directeur général du groupe», a toutefois souligné la banque.

Le montant de la pénalité n’a pas été communiqué.

La banque elle même ne fera l’objet d’aucune mesure coercitive de la part de la FCA et de la PRA, a ajouté Barclays qui devra juste leur fournir des détails sur sa politique de protection des lanceurs d’alerte.

Barclays a répété par ailleurs que son conseil d’administration avait «entière confiance» en M. Staley et demandait sa réélection lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires du 1er mai.

En révélant cette affaire en avril 2017, le président du conseil d’administration de Barclays, John McFarlane, s’était dit «personnellement très déçu», mais il avait réaffirmé sa confiance en M. Staley, un ancien de la banque américaine JPMorgan dont il avait organisé le recrutement chez Barclays à la fin 2015.

Les deux prédécesseurs de M. Staley ont été poussés vers la sortie, à savoir Anthony Jenkins en 2015 et surtout Bod Diamond en 2012 emporté par le scandale du Libor.

«Comme nous l’avons dit en avril 2017, le conseil d’administration de Barclays déterminera quel ajustement à la rémunération de M. Staley est approprié, une fois que le processus avec la FCA et la PRA sera conclu», a ajouté la banque.

Barclays a conclu sur le sujet en disant coopérer avec les autorités américaines, qui ont aussi ouvert une enquête sur cette affaire.

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